Début de janvier 2017, en effet c’est la fin d’une belle histoire de collaboration entre plusieurs organismes communautaires et privés de Saint-Jean-Port-Joli, et surtout de rencontres de personnes bénévoles dévouées à leur communauté.

Revenons 25 ans en arrière, en avril 1991, les membres du conseil municipal de Saint-Jean-Port-Joli adoptaient une résolution à l’unanimité ayant pour objet la rétrocession du Centre communautaire Fleury à la commission scolaire de la Côte-du-Sud. On se souviendra que quelques années plus tôt, cet immeuble (Collège Fleury) avait été cédé à la municipalité par la commission scolaire pour un prix nominal de 1 $. Cette décision de nos élus avait pour effet de déposséder les organismes communautaires de locaux à prix modique et mettait, pour certains, leur existence en danger.

De nombreux citoyens et dirigeants d’organismes s’interrogeaient quant à l’avenir de leurs associations. La raison évoquée par le conseil municipal était un déficit annuel de l’ordre de 17?000 $. Toutefois, on ne tenait pas compte des dizaines de personnes bénévoles, membres de nombreuses organisations communautaires qui donnaient annuellement des milliers d’heures pour le bien de leur milieu.

Lors d’une assemblée réunissant une cinquantaine de membres des différents organismes concernés, il fut décidé de mettre sur pied un comité dont le mandat était de proposer une solution et de contacter la municipalité afin de conserver cet immeuble à la disposition de nos organismes communautaires.

Après de nombreuses réunions et des rencontres avec les membres du conseil municipal, il fut enfin décidé de mettre sur pied une corporation en vertu de la partie III de la loi des compagnies (organisme sans but lucratif) pour se charger de l’administration et de la gestion de l’immeuble qui ferait l’objet d’une location par la municipalité pour un prix nominal annuel de 1 $. Plusieurs personnes étaient sceptiques quant à la suite des choses, devant cette proposition inattendue.

Donc, le 1er novembre 1991, la «?Corporation Maison communautaire Joly?» avec seulement un réservoir plein de mazout que la municipalité avait aimablement fait remplir, entreprit de gérer le bâtiment qui porte ce nom. Les principaux locataires étaient à l’époque, le Cercle de Fermières, la Chaudronnée du Bel Âge, l’École de danse Chantal Caron ainsi que le Journal L’Attisée, quelques mois plus tard, la FADOCQ se joindra à eux. Ces derniers devancèrent le paiement mensuel de leur loyer de quelques mois afin que la «?corporation?» puisse avoir un peu d’argent en caisse pour payer Hydro-Québec et faire remplir régulièrement le réservoir de mazout, pendant l’hiver qui débutait.

Au fil des années, plusieurs organismes communautaires et privés devinrent locataires de cet édifice. Il y a quelques années, devant la bonne gestion de l’immeuble, et reconnaissant la valeur de celle-ci, la municipalité décida de se comporter en bon propriétaire et d’effectuer certaines réparations qui s’imposaient, tel que le recouvrement du toit, le remplacement des fenêtres, l’isolation de certaines parties du bâtiment, ainsi que l’augmentation de la puissance électrique pour répondre adéquatement au besoin d’énergie. Ces travaux ont quelques fois reçu de l’aide gouvernementale grâce à la «?corporation?» qui était une organisation sans but lucratif.

Le bail a été renouvelé tous les trois ans au cours des vingt-quatre années de sa durée. Les administrateurs ont toujours maintenu l’harmonie parmi les locataires, réglant à l’interne les problèmes qui se présentaient.

Le dernier bail se terminait le 31 octobre 2015. La corporation de la Maison communautaire informa la municipalité de son intention de le renouveler pour une autre période de trois ans. Toutefois, le conseil d’administration de la corporation de la Maison communautaire Joly, après étude des nouvelles exigences de la corporation municipale de Saint-Jean-Port-Joli, décida de se retirer du dossier.

Depuis le 4 janvier 2017, la «?Corporation Maison communautaire Joly?» n’existe plus, le Registraire des Entreprises a accepté sa dissolution.

C’est ainsi que se termine une belle histoire de bénévolat, l’apport de chacun des locataires au fil des années pour la bonne marche de la gestion de l’immeuble, a été remis à chacun des dix locataires qui étaient membres de la corporation lors de la fin des opérations le 31 octobre 2015. Un résidu monétaire substantiel a été remis à la «?Fondation Maison Hélène Caron?» et à la «?Guignolée de Saint-Jean-Port-Joli?». La totalité des biens mobiliers accumulés au cours de ces 24 années de saines gestions par des personnes bénévoles, d’une valeur estimée à 25?000 $ par la corporation municipale a été cédée à cette dernière.

Je voudrais terminer en remerciant les nombreuses personnes bénévoles qui ont donné généreusement de leur temps, en consacrant leurs loisirs et leur énergie à la saine gestion de cette corporation.

Bonne chance à la corporation municipale afin qu’elle administre adéquatement et avec autant de générosité que les personnes bénévoles, cet immeuble d’une grande valeur pour la communauté et plusieurs de ses organismes.

Sources : L’Attisée, plusieurs numéros de 1991 et 1992.

Jean-Pierre Bilodeau