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Pauline Robichaud, femme d’affaires
par Journal L'Attisée le 2018-03-01

Pauline Robichaud


Au moment où de plus en plus de femmes sont propriétaires de cafés, de restaurants, d’auberges, Saint-Jean-Port-Joli et ses environs ne font pas exception, plusieurs de nos bonnes tables sont entre les mains de femmes.

L’une d’elle est décédée, le 17 novembre 2012, et sa disparition s’est effectuée en toute discrétion. Pourtant, cette femme d’origine très modeste de Saint-Aubert, que rien ne prédisposait aux affaires, a réussi, en 35 ans d’activités financières, à devenir une femme d’affaires prospère et respectée.

Outillée de sa 4e année primaire, elle quitte sa famille à 15 ans pour aller travailler comme « bonne », durant 3 ans, dans une maison privée à Montréal. De retour dans sa région, elle se marie et devient mère de deux enfants, dont la femme d’affaires Patricia Gagné.

Sa première acquisition, c’est un petit casse-croûte, à Saint-Aubert, qu’elle exploitera durant 22 ans. Elle achète le terrain d’en face, et y déménage la bâtisse du casse-croûte Bonne entente (aujourd’hui le casse-croûte chez Line). C’est là qu’elle attrape la piqûre des transactions et de la restauration. Tour à tour, elle fait l’acquisition du bar la Maison idéale, de l’hôtel-motel Oasis à Saint-Roch-des-Aulnaies, du casse-croûte le Bocage, du Casse-croûte 436 de La Pocatière qu’elle déplace au Bocage, du restaurant St-Jean, du motel Philippe-Aubert de Gaspé qui devient le motel Blanche-d’Haberville, du Carquest qu’elle défait pour construire l’édifice loué à la SAQ, du motel de La Falaise, de nombreuses maisons qu’elle retape, loue, revend. Toujours elle rénove, transforme, redonne de la valeur.

Fantasque, intuitive, déterminée, ambitieuse, travailleuse infatigable, tenace, elle sait négocier avec les institutions financières, croit dans ses projets, s’entoure de personnes fiables, respecte ses nombreux (ses) employé(e)s, travaille à leur côté, considère les gens sur un pied d’égalité, fait preuve d’humilité, maintient l’ordre dans ses établissements avec une poigne de fer. L’une de ses anciennes employées me parle de son entrain au travail, de sa bienveillance et du petit surnom presque maternel qu’elle utilise avec chacune d’entre elles : « ma chérie ». Ses clients, elle les accueille avec le sourire et est à l’écoute de leurs besoins, peu importe l’heure. Plusieurs sont devenus des amis.

Femme d’affaires et de tête, elle est aussi femme de cœur, humaine, généreuse pour ses proches et pour les personnes dans le besoin qu’elle secoure et dépanne (prête à donner sa chemise pour les aider), pour de nombreux organismes du milieu qu’elle soutient et encourage avec une grande discrétion.

Elle demeure un modèle d’audace et de détermination pour Saint-Jean-Port-Joli qu’elle aimait particulièrement et pour toutes ces femmes qui osent et oseront se lancer en affaires, devenir des entrepreneures et bâtisseuses dans différents domaines. Et comme leçon de vie, elle disait à sa fille : « Patricia, tu n’auras jamais besoin d’un homme pour te faire vivre. »

Ginette Plante



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