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Mille feuilles - Deux par deux
par Journal L'Attisée le 2019-03-15


Voici tout d’abord deux romans dont l’intrigue se situe à Barcelone. Dans chacun d’eux, la ville devient en quelque sorte personnage.


L’ombre du vent (2004) de Carlos Ruiz Zafon, se déroule dans la Barcelone d’après guerre civile. Celle-ci a laissé des traces : des blessures physiques et morales, des rancoeurs. Jeune garçon, le narrateur est amené par son père dans un lieu mystérieux, le Cimetière des livres oubliés. Il y choisit un livre, L’ombre du vent, dont la lecture le bouleversera : (…) rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s’ouvre vraiment un chemin jusqu’à son cœur. Il réalisera bientôt que celui-ci est auréolé de mystère et est objet de convoitise. L’intrigue nous tient en haleine en empruntant de multiples détours, elle est parsemée de mises en abîme, les personnages sont complexes, souvent inquiétants. Un livre d’atmosphère. L’auteur a, depuis, écrit trois autres romans qui constituent une suite de celui-ci. Ils peuvent cependant être lus sans ordre particulier puisque chacun a une intrigue indépendante, bien que certains personnages soient récurrents. Il s’agit de Le jeu de l’ange (2009), Le prisonnier du ciel (2012), Le labyrinthe des esprits (2018), que je n’ai pas lus jusqu’ici.


La cathédrale de la mer (2006) d’Ildefonso Falcones. Barcelone, XIVème siècle. La cathédrale Santa Maria del Mar s’élève peu à peu, grâce au travail des ouvriers et artisans portés par leur foi. À l’ombre de ce monument grandit un jeune garçon dont on suit le destin sur plusieurs décennies. Dans un contexte historique de guerres, de peste, de famine, d’inquisition, on suivra son parcours jusqu’à l’inauguration de la cathédrale qu’il a adoptée comme sienne. À l’intérieur du temple, le reflet des rayons solaires, tamisés par les vitraux, se confondait avec le scintillement des milliers de cierges allumés et répartis entre le maître-autel et les chapelles latérales. Les amateurs de romans historiques apprécieront cet ouvrage, un pavé de 800 pages.

Maintenant deux livres d’une même auteure.


Dans Le secret du mari * (2015), Liane Moriarty sait habilement maintenir le suspense même si très tôt elle dévoile le fameux secret. Certains secrets sont faits pour demeurer secrets. Elle nous tient en haleine à savoir à qui et à quel moment il sera révélé, quelles en seront les conséquences. Relations de couples, drames marquants, rancoeurs latentes, interactions dans la communauté, le tout vécu par des personnages bien campés.


Moriarty maîtrise toujours cet art de l’intrigue dans son plus récent opus : Un peu, beaucoup, à la folie (2018) (tout comme elle l’a fait dans Petits secrets, grands mensonges, dont je vous ai parlé en février 2018). Ce roman met principalement en scène trois couples qui un jour sont réunis lors d’un barbecue chez l’un d’eux. On réalise très vite que quelque chose de traumatisant s’y est produit, que chacune des personnes présentes ce jour-là ressent de la culpabilité. Pourquoi tout ce malaise? C’était parce que depuis le barbecue, l’équilibre était rompu. Pour résoudre ce mystère, on nous propose des indices à la miette, par des allers-retours dans le temps, selon la vision des divers protagonistes. Des personnages complexes qu’on croit parfois coulés d’un seul bloc mais qui s’avèrent très nuancés.

Bonne lecture!



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