Le miracle du cactus de la petite Lili
par Journal L'Attisée le 2020-05-08
Un mouvement pour susciter un intérêt durable pour la culture de potagers, plantes et fleurs naît dans une petite communauté paroissiale où il fait bon vivre. Des lots de graines et de plantes sont alors distribués aux nombreux intéressés. Pierre reçoit le lilas, Marie la rose, Jean la tomate, Jacques la pivoine etc. La petite Lili ignorée dans la foule des grands arrive la dernière et hérite du cactus restant. (floraison bisannuelle).
Chacun met une ardeur volontaire à réaliser son projet si petit soit-il. L’aspect des lieux change comme les décors d’un spectacle théâtral. Les yeux s’agrandissent pour admirer. Les voyageurs étrangers s’arrêtent pour féliciter. Le monde est beau.
Un jour, oui un jour fatal, un être invisible aux intentions diaboliques trompe la surveillance et déploie ses armes inconnues. L’anémie communique son mal à toute verdure. La tête trop lourde de la pivoine s’incline. La pensée cache son mignon visage. La jonquille se couche. Les clochettes du muguet manquent d’arôme. L’œillet ferme les yeux. La rose perd sa couronne…
C’est le mois le plus beau. Le mois de Marie. Pas de fleurs pour les mamans. La jeune Lili éprouve une grande peine. Elle constate le désarroi des grands. Dans sa petite prière du soir, elle promet à la Vierge Marie d’aller déposer son cactus gorgé de gel guérissant à ses pieds dans la grotte centenaire en implorant la renaissance des plantes et la protection de la sienne jusqu’à l’an prochain pour voir éclore sa fleur. À la fête des mères, Lili se rend visiter la grotte historique. « Maman, maman ». De toutes ses forces, elle crie : « Maman, c’est un miracle. Mon cactus est fleuri, je te le donne ». Au paradis, la sainte maman entend les petits.
L’histoire continuera plus tard en racontant le rôle de Lili devenue horticultrice dans ses immenses jardins produisant des milliers de cactus dont la sève gélatineuse de ses branches se transforme en produits pharmaceutiques.