Quand s’amène septembre …
par Journal L'Attisée le 2020-09-02
Dans la rosée de ses matins, septembre témoigne par ses récoltes des générosités de l’été qui complète son cycle.
Bienvenue à vous, légumes de nos potagers qui avez surmonté les temps de sécheresse ou les excès de pluie, les assauts répétés des visiteurs que vous nourrissiez malgré vous, doryphores, altises, pucerons, limaces et tous autres petits avides de feuillages tendres.
Il est de ces jours où s’entremêlent tranquillité et sérénité avec instants de nostalgie des vacances déjà chose du passé et relance d’activités tenues à l’écart depuis quelques semaines.
Mois de renaissance, septembre ramène la vie dans les écoles où la cour s’anime, les balançoires reprennent leur élan, les ballons roulent et n’amassent plus mousse, renouvelant leurs va-et-vient entre les équipes opposées, les cris et les exclamations enjouées qui refont compétition aux oiseaux.
Rappel des routines, s’amorce la longue séquence des sonneries aux huit accents bien marqués qui ont envoyé aux boules à mites les cloches d’antan invitant aux entrées et sorties des élèves.
Septembre, c’est aussi reprise des devoirs et leçons pour qui s’en préoccupe, que certains jugeront plutôt secondaires alors que d’autres les évalueront élémentaires à la réussite de leur parcours scolaire et s’appliqueront à les consommer avec classe.
Qu’il se produise tant dans les écoles, cegeps, universités, ce retour est aussi le questionnement initiant une nouvelle année : que sera cette année? Que m’apportera-t-elle? Sera-t-elle perturbée par quelque événement? Qu’évoque-t-elle? S’y mêlent appréhensions, espoirs, défis face aux nouveautés qu’elle engendre : enseignants, livres, matières, sanctions des cours…
Septembre de relance, de patience, de nouveaux départs, de nouveaux débuts, de nouvelles initiations, de la maternelle à un premier emploi, de secrètes inquiétudes, d’ambitions retrouvées. Mois de transitions, de hâtes, de changements dans la nature, d’avenir à prévoir, de provisions à engranger, de résolutions que l’on tient davantage que celles de janvier.
Septembre, c’est réorganiser l’horaire de son quotidien : retour au travail, reprise des activités, des cours de tous genres, ateliers, réunions de comités. On ajuste sa voix aux autres choristes, on accorde sa guitare, refait jouer l’archet sur son violon, refait danser les doigts sur les touches blanches et noires du piano, aiguise nos crayons, révise les logiciels, reprogramme le parcours de son auto…
Adeptes du petit écran retrouvent leurs émissions préférées, séries, téléromans. C’est la réponse, la conclusion, un terme au suspense provoqué par le dernier épisode : qu’est-il advenu après cette finale choc de la saison précédente? C’est aussi le retour aux grands reportages, émissions d’informations quelque peu délaissées au profit d’une douce oisiveté.
Septembre, c’est la Fête du Travail, dont l’histoire remonte en 1872. Elle veut rendre hommage aux travailleurs grévistes réclamant une journée de neuf heures plutôt que celle de douze heures qu’ils vivaient alors.
Notre septembre 2020, qu’en retiendra l’histoire? Y passera-t-il par ricochet de la pandémie qui nous préoccupe, ses exhortations aux mesures qu’elle suscite, son déconfinement ou reconfinement, son avenir?
Septembre riche d’un été qui vient y choir!
Serge Picard