Nous les avions vus en août l’an dernier. Mon frère, sa compagne et leurs deux marmots (8 et 10 ans à ce moment) nous avaient rendu visite, en route pour leur destination vacances dans le Bas du fleuve. Contrairement aux occasions précédentes, situation sanitaire oblige, ils n’avaient pas séjourné chez nous. Nous nous sommes contentés de passer quelques heures ensemble, à l’extérieur, assis à bonne distance les uns de autres tandis que les enfants jouaient aux alentours. Sans bisous ni câlins, à notre corps défendant.

Lorsque le mois dernier ils s’annoncent à nouveau, nous sommes ravis de pouvoir cette fois les accueillir entre nos murs, à notre table, sans la menace de cette foutue covid qui planerait au moindre rapprochement. Nous retrouverons enfin une parcelle de normalité.

Enfin, les voici! La voiture à peine immobilisée les gamins en sortent. Dieu qu’ils ont grandi! Grandi comme des garçons qui font leur job d’enfant qui est de grandir, s’épanouir, nous étonner voire nous éblouir. Et aussi, faut-il le reconnaître, nous pousser doucement (très doucement s’il vous plaît!) vers la sortie, en retournant régulièrement notre sablier.

Lambert, l’aîné, est le premier à courir vers moi. À quelques pas il s’arrête, me pointe du doigt en me demandant : « Deux doses? » À quoi je réponds : « Deux doses!! » Il rit, s’approche et m’enlace avec fougue. Et je me dis que pour ça, ne serait-ce que pour ça (et les quelques autres étreintes auxquelles j’ai eu droit récemment) ça valait vraiment, mais vraiment le coup de recevoir ce foutu vaccin.