La pollution sonore et ses effets sur la santé
par Journal L'Attisée le 2022-05-11
PAR ANDRÉE-ANNE RIOUX, AUDIOPROTHÉSISTE
Il est pratiquement impossible d’y échapper, le bruit est partout dans nos vies, à un point tel que la pollution sonore est devenue un problème de santé publique. En effet, les bruits de l’environnement peuvent avoir à long terme une influence négative sur notre santé auditive ainsi que sur notre santé générale.
La pollution issue du bruit n’est toutefois pas nécessairement causée par intensité sonore élevée. Elle peut être due à un bruit faible, répétitif durant la nuit ou dans un environnement silencieux. Ce désagrément de faible intensité peut être aussi dérangeant que le bruit d’un camion sur l’autoroute. Dès qu’un bruit gêne, dérange ou perturbe le bien-être normal, il s’agit alors de pollution sonore.
Les effets du bruit de l’environnement sur la santé
L’ouïe : les bruits au travail et de l’environnement peuvent être très élevés et sont les causes de bien des pertes auditives. À cela viennent s’ajouter des facteurs tels que l’exposition à des produits chimiques et le vieillissement normal de l’oreille avec l’âge.
Le sommeil : les bruits environnants ont des conséquences directes sur le sommeil ou indirectes, après la période de repos. Dormir sans interruption est essentiel pour le bon fonctionnement physiologique et mental. Le niveau de bruit ne devrait pas dépasser les 30-45 dBA pour une bonne nuit de sommeil.
Les performances intellectuelles : le bruit de l’environnement peut affecter l’apprentissage, en classe et au travail. Que ce soit au niveau de la lecture, l’attention, la résolution de problèmes ou de la mémorisation, par exemple.
Des enfants entourés de bruits aéroportuaires de façon chronique seraient moins performants lors d’examen et moins motivés.
Que peut-on faire pour réduire le bruit de l’environnement ?
Lorsque les bruits environnants ne peuvent être évités ni réduits, des mesures peuvent être appliquées. En voici quelques exemples :
- Utiliser des modes de transport respectueux de l’environnement.
- Réduire la vitesse des véhicules en milieu urbain, où l’achalandage est très élevé. Une réduction de 70 à 50 km/h permet une baisse du bruit de 2 à 3 dB.
- Aménager des espaces verts et calmes : les bruits naturels agréables, comme l’eau ou le vent dans les arbres contribueront à couvrir la pollution sonore urbaine.
- Aménager des murs antibruit (par exemple en bordure d’autoroute) ou encore des écrans acoustiques pour maîtriser l’ambiance sonore.
- Mettre des protecteurs auditifs anti-bruit : traditionnels (coquilles et bouchons) ou faits sur mesure, ils agissent comme une barrière aux sons. Les bruits sont atténués de différents degrés, selon le type de protection.
- Nous sommes souvent la source des bruits de notre environnement. Ainsi, quand cela est possible, il est important d’éviter ou de réduire l’intensité de ces sons. Que ce soit par l’utilisation des transports en commun pour réduire le nombre de voitures sur les routes, ou encore, l’emploi de machines et d’outils plus performants et moins bruyants.
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Sources :
l’Executive Summary du Document OMS « GUIDELINES FOR COMMUNITY NOISE » publié à la suite des conclusions des experts à la réunion de Londres en 1999
www.lemonde.fr
Biology Letters de la Royal Society britannique
Science presse
La Presse
Pour aller plus loin :
Écologie sonore : un documentaire sur la pollution sonore produit par la chaîne franco-allemande Arte.
Centre canadien d’hygiène et sécurité au travail (CCHST) http://www.cchst.ca/oshanswers/phys_agents/noise_measurement.html