Les mots s’effacent, ils disparaissent devant l’immensité de ce qui émerge en ces espaces nouveaux qui se révèlent en soi. Les mots n’ont plus la même résonance, la même portée. Ils font ce qu’ils peuvent les mots, pour exprimer l’intangible du renouveau.

Les mots sont des messagers essoufflés ! Ils ne savent plus s’écrire sur la note juste. Ils se sentent dans l’étroitesse pour dépeindre l’infini qui ne se définit pas.

Les mots !!! Quels mots choisir pour saisir la mouvance qui ne cesse de se moduler en spirales de beauté, d’insaisissable ?

Les mots sont curieux, limités tentant de se réinventer devant la vague de ressourcement qui se dépose au pied de la vie ! J’emprunte les mots des autres pour me garder en connexion avec mon dictionnaire intérieur qui se refait un monde !!!

Les mots sont précieux. Ils sont comme des perles qui se dévoilent au creux de l’huître qui offre son trésor. Ils deviennent inutiles lorsque déversés à profusion dans un bruit de bouche qui se diffuse sans entendement.

Les mots dans le silence s’offrent en présence remplie de douceur, ils se font tout petits et insistants pour continuer de servir.

Mais les mots peuvent blesser, comme ils peuvent être des alliés rassurants… arme à double tranchant !

Les mots dans mon monde intérieur ne coulent plus dans la fluidité, car il y a de ces états qui ne peuvent se composer en consonnes, voyelles, syllabes…

Comme c’est étrange de laisser l’Essence se diffuser juste en étant dans le ressenti, sans avoir une justification, une explication qui s’expriment en vocabulaire assorti !!!

Les mots qui se composent à partir du cœur se faufilent avec lenteur, et n’ont pas la même saveur que ceux qui se bousculent à la porte du mental…
Les mots du cœur ne sont pas dans la même abondance, car ils sont parcelles de Présence à reconnaître, à inviter avec respect, avec candeur, avec amour !

Les mots se font rares, non pas qu’ils sont oubliés, mais plutôt parce que l’état intérieur n’a pas encore trouvé ses références pour les colorier en lignes sur une page !!!

L’approche du monde intérieur se fait avec délicatesse. Et les mots ne sont plus à même de clarifier ce qui est déposé dans le creux du mystère de la vie nouvelle en soi, et qui fait de soi un être étonné, ressourcé, retourné, unifié !

Les mots s’égrènent en paroles minutieuses. Rien ne sert plus à rien de faire de grands discours résonnants de mots vides.

Dans le ici de cette transition, de cette transformation profonde, les mots n’ont plus la même portée et deviennent sons sacrés.

L’écoute du silence en soi permet l’émergence du mot juste et bon.

Le silence est la source d’où s’écoulent les mots qui font du bien, d’où jaillit la lumière dans la simplicité et la parcimonie des mots.

Avec les bons mots se guérissent les maux !!