Mille feuilles - Des réflexions, des hommages
par Journal L'Attisée le 2022-09-29
Ma chronique de ce mois-ci vous propose des ouvrages qui alimentent la réflexion, d’autres qui rendent hommage à des personnalités qui ont marqué les auteurs par leur œuvre de transmission.
La covid 19 a fait de l’ombre au sida, pourtant encore très présent un peu partout dans le monde. En tant que journaliste scientifique longtemps à la barre de l’émission Les années-lumière de Radio-Canada, Yanick Villedieu était l’homme tout indiqué pour écrire sur le sujet : Le deuil et la lumière, une histoire du sida (2021). Depuis des années, il a fait de multiples entrevues sur le sujet, effectué de nombreux voyages partout dans le monde pour constater la situation, assister à des congrès. Un livre intéressant qui nous ramène à l’émergence de la maladie Cette mystérieuse maladie est si étrange et surtout si nouvelle qu’elle n’a même pas de nom, et nous raconte les tâtonnements et progrès dans la recherche. (Bibliothèque Charles-E.-Harpe, collection locale)
Les racistes n’ont jamais vu la mer (2021) de Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadan. Lui vient d’Haïti, elle de Palestine. Difficile de s’imaginer ce que c’est que d’être victime de racisme si on ne l’a jamais été. Ce livre nous offre une réflexion sur ce fait, vu de l’intérieur. En alternance, de chapitre en chapitre, les deux auteurs témoignent de leur vécu. La mer effraie plus que tout. Elle porte en elle la tragédie de la traversée. Elle est signe d’arrachement. Ce livre est également porteur d’espoir et d’ouverture. (Bibliothèque Charles-E.-Harpe, collection Réseau).
La dernière leçon (1998) de Mitch Albom. L’auteur est journaliste dans le domaine des sports. Il apprend un jour qu’un de ses anciens professeurs, qu’il a particulièrement apprécié, est atteint de la SLA. Il lui rend visite pour lui exprimer son soutien et d’un commun accord ils répètent l’expérience tous les mardis (le titre anglais du livre est Tuesdays with Morrie). Le vieux professeur livre à son élève sa dernière leçon, celle de savoir apprécier la vie et faire face à l’imminence de la mort. La vérité, Mitch, c’est qu’en apprenant à mourir, on apprend à vivre.
En novembre 2006 meurt Annie Leclerc, femme de lettres française, essayiste, romancière, philosophe. Elle a milité pour les droits des femmes ainsi que ceux des prisonniers auxquels elle rendait visite régulièrement. Son amie Nancy Huston lui rend hommage dans Passions d’Annie Leclerc (2007). Ça lui fait une belle jambe de survivre dans la mémoire des autres, me répliqueront certains en ricanant, alors qu’elle n’est pas là pour en profiter. Dans ce livre touchant, elle relate, par thèmes, son parcours, son œuvre, leur amitié.
Dans Brassens, l’humble troubadour (2021), Normand Baillargeon présente un florilège de témoignages au sujet de celui qui aurait eu 100 ans l’an dernier. Pour les amoureux du célèbre Sétois, ce livre constitue une agréable lecture. On y trouve les impressions de Michel Onfray, Stéphane Venne, Monique Giroux, Yannick Rieu et plusieurs autres. Nicolas Boulerice, quant à lui, commence ainsi son témoignage : Je l’ai tout de suite aimé. Dans la famille, c’était chose facile, car il était régulièrement invité dans notre salon.