PAR SERGE PICARD

Par ses chants, l’oiseau a de tout temps suscité l’attention, voire la curiosité de l’humain. Quand certains demeurent indifférents à leurs pépiements et bavardages, d’autres ne s’en lasseront pas en savourant leurs virtuosités mélodiques et vocalises, leurs gazouillements et babillages, leurs trilles et ramages de tout acabit. De la même façon, qu’ils soient amateurs ou avertis, les ornithologues s’émerveillent inlassablement de leurs présences, de leurs allers-retours aux mangeoires ou aux postes d’observation qu’ils ont découverts.

Au-delà de ces considérations, l’histoire a accordé une place à la gent ailée. Source de légendes, de croyances, on l’a vu d’une part de mauvais augure ou, à l’inverse, considéré comme porte-bonheur. Le corbeau illustre bien la première catégorie en raison de sa couleur et de son cri rauque alors que l’hirondelle se verra octroyée le rôle d’annonciatrice des beaux jours. La chouette passera pour annoncer la mort et on attribuera à la cigogne le soin d’apporter les bébés.

Le temps a fait de certains oiseaux des modèles ou des symboles. Ainsi l’aigle fera figure de puissance et ornera les armoiries de rois, le paon incarnera l’orgueil, la paix et la fraternité seront personnifiées par la colombe, grâce et élégance seront les attributs du cygne.

Ayant plus d’une plume à sa livrée, au fil du temps l’oiseau a contribué à enrichir la langue parlée en étant la source d’expressions, il va sans dire parfois plus ou moins élogieuses. On parlera d’une part d’un froid de canard, d’une personne bête comme une oie, fière comme un paon ou qu’elle a été le dindon de la farce ; on dira aussi de quelqu’un de joyeux qu’il est gai comme un pinson ; on en verra passer un.e autre du coq à l’âne en exprimant des idées diverses.

De tous horizons, de toutes couleurs, de toutes époques, les oiseaux ont fasciné, source d’émerveillement pour ses observateurs ou d’inspiration pour la plume d’auteurs.