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Mille feuilles - Paroles de femmes d’ici
par Journal L'Attisée le 2023-05-10


Là où je me terre (2020) de Caroline Dawson. Sous forme de roman, l’auteure nous raconte son arrivée au Québec en 1986 après la fuite de sa famille du Chili de Pinochet. Choc culturel, découvertes, école, amitiés, Dawson trouve les mots justes pour illustrer ces années où elle a parfois été déchirée entre le désir de s’adapter, s’intégrer à son nouvel environnement et la fidélité à ses origines. J’ai surtout compris que le français devenait ma langue. Celle qui se superposerait lentement à l’espagnol, pourtant première et maternelle. (Bibliothèque Charles-E.-Harpe)

Parapluies (2011) de Christine Eddie. Je m’imagine toujours que quelque chose de merveilleux va survenir, comme la fin de l’occupation israélienne et le retour de la morue de l’Atlantique. Ou des nouvelles de Matteo. Après le départ inopiné de son amoureux, Béatrice est désemparée et sa vie dérive peu à peu. Banale situation romanesque au départ, l’intrigue est bien ficelée grâce à des personnages secondaires qui gravitent autour de Béatrice dans une trame narrative réussie.

Encabanée (2020) de Gabrielle Filteau-Chiba. Un tout petit roman (le premier de l’auteure) dans lequel la narratrice nous raconte son changement de vie radical : de Montréal elle s’installe dans le Kamouraska, au fond des bois, afin de se ressourcer, se retrouver. Dans une installation plus que minimaliste, elle apprivoise la nature environnante. Mission du jour, tenter de nouveau de percer la glace qui recouvre la rivière, car il me faut six chaudières de neige fondue pour en remplir une seule d’eau. Une histoire empreinte de poésie. (Bibliothèque Charles-E.-Harpe)

Quand viendra l’aube (2022) de Dominique Fortier. Un très court livre rédigé peu après la mort de son père, très souvent à l’aube, l’auteure nous y livre ses réflexions : sur l’existence, sur ce que l’on est, sur la littérature. Peut-être la raison d’être des livres réside-t-elle là, toute simple : la littérature est un lieu où l’on peut construire en trébuchant une maison, un amour, une forêt, qui eux resteront debout. Une plume enchanteresse. (Bibliothèque Charles-E.-Harpe)

Enlève la nuit (2022) de Monique Proulx. Markus, le narrateur, a fui son milieu rigoriste, où il étouffait. Bien qu’ayant toujours vécu à Montréal, il en découvre des facettes insoupçonnées qui lui étaient interdites. Désemparé, ayant de la difficulté à s’adapter aux codes de la société, il s’inscrit à des cours de francisation, travaille dans une maison qui accueille les itinérants. Un homme doit reconnaître qu’il est perdu avant de commencer à retrouver son chemin. Il fait des rencontres, des pans de son ancienne vie le rattrapent. L’auteure réussit à prêter à son protagoniste des mots qui illustrent bien son état d’esprit. Un très beau roman sur la persévérance, la résilience et la solidarité.



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