Vous ai-je parlé de relations humaines ?
par Journal L'Attisée le 2024-03-05
L’autre jour, en déambulant dans la rue, un regard illuminé de joie m’a envoyé un éblouissant Bonjour. Ce fut une caresse pour mon âme. J’ai beaucoup parlé de relations humaines dans mes derniers textes, en omettant les partages éphémères. Aujourd’hui, je veux en parler.
En fait, une conversation spontanée que j’ai eu avec une dame qui travaille dans un bureau m’a interpellée. Elle me contait l’importance, pour elle, de répondre sérieusement aux gens qui se pointent à l’administration, à leur besoin de jaser et de discuter, et ce bien au-delà du but de leur visite. Et de son côté, seule maintenant à tenir le phare puisque les autres ont choisi le télétravail pour la majeure partie du temps, c’est aussi une occasion de briser la nouvelle réalité de son isolement au travail. On le sait, le problème de solitude en est un réel -signalé comme une maladie à la Santé Publique -que les nouvelles structures sociales tendent à accroître. Et on le sait, le besoin des Êtres Humains d’interagir entre eux est fondamental, aujourd’hui comme hier.
Aussi, ne doit-on pas négliger l’importance de toutes ces petites interactions, simples, souvent courtes, mais porteuses de bien-être (lorsque faites avec amour évidemment). Un ami qui livrait des médicaments me disait aussi prendre le temps de jaser avec ses clients qui souvent, ne voyaient que lui dans la semaine ! Une relation, bien que superficielle, s’est développée et ne doit pas être sous-estimée. Même si on sait que la productivité passe souvent avant l’individu et que le partage avec l’autre fait trop peu partie du travail moderne, je suis enchantée de voir que ce besoin essentiel d’entrer en relation les uns avec les autres reste bien vivant et que tant de gens le portent. Lorsque je vais voir l’acupunctrice, je suis bonne pour en ressortir avec une énergie renouvelée, produite par des soins de qualité, mais aussi par un échange qui aura nourri mon Être dans son entièreté. Je suis sincèrement heureuse lorsque je vais faire un tour au magasin Korvette car j’ai toujours de beaux échanges, simples et légers, à la caisse, avec des dames merveilleuses et qui aiment le monde.
Je fais donc aujourd’hui l’éloge de tous ces Bonjours au large sourire, ces jasettes sur le coin de l’allée, de ces quelques phrases de tout et de rien au comptoir des commerces, de ces travailleuses et travailleurs qui côtoient le public et qui prennent le temps de nous faire sentir comme des vrais humains. Une de mes vieilles dames me disaient qu’« un rendez-vous chez la coiffeuse vaut une séance chez le psy ! ». L’échange, si léger soit-il, fait partie de toutes les relations humaines et, réalisé avec intention et chaleur, il nourrit lui aussi et tout autant, à sa façon, nos cœurs.
Yeux farouches qui touchent l’âme,
en proie aux flammes vieillies.
Vert d’espérance et de nuances,
Le Cœur de velours touche l’esprit
Qui vague doucement au gré du temps,
Floconneux et heureux du présent.