Mille feuilles - Mots d’ici
par Journal L'Attisée le 2024-04-22
Bonbons assortis (2002) de Michel Tremblay. Un agréable florilège de souvenirs d’enfance mettant en scène la maisonnée Tremblay observée par un garçonnet curieux. L’auteur pose un regard affectueux et lucide sur l’enfant qu’il a été et la famille au sein de laquelle il a grandi. Saupoudrés d’humour et d’autodérision (J’étais déguisé de pied en cap en enfant parfait, pantalon long, chemisette raide d’amidon…) les brefs chapitres, à travers le quotidien familial, est également le portrait d’un quartier, d’une époque.
La Shéhérazade des pauvres (2022) de Michel Trembay. Claude Lemieux, alias Hosanna, se terre chez lui depuis des années après avoir subi une humiliation en tant que travesti. Un jeune journaliste souhaite écrire un article à son sujet et leurs rencontres pour ce faire sont prétexte à retourner dans le temps. Lui, Claude Lemieux, autrefois connu sous le nom d’Hosanna, coiffeur le jour et bitch la nuit, pendant ce bref instant, c’est la bande sonore de ses soixante-dix-neuf ans qu’il entend (…) Une incursion dans l’univers de Tremblay, à la hauteur de son talent.
Ce qui est tu (2023) de Caroline Dawson. L’auteure vogue du récit à la poésie pour s’adresser à son fils qui a l’âge qu’elle avait à son arrivée au Québec. Elle évoque les sensations de ses années d’apprentissage on s’était pratiqués à bien articuler, à pas dire si j’aurais, à nous écarter de nous-mêmes. Par ce legs, elle construit des ponts entre les générations et les vécus, avec les mots de son coeur, pour chanter la beauté du monde.
Galumpf (2023) de Marie-Hélène Poitras. Dans ce recueil de nouvelles, l’auteure met en scène les chevaux et l’amour qu’elle leur porte, des personnages poqués qui soignent leurs blessures, des souvenirs d’enfance. Lorsque l’on déplace certaines choses, on découvre des blessures cachées dessous, comme des nids d’insectes sous les pots de fleurs. Celles-là, il faut les laisser où elles sont. Son langage aussi poétique qu’incisif sert admirablement son propos.
Ce que je sais de toi (2023) (prix Femina des lycéens) d’Éric Chacour. Une histoire bouleversante livrée par une plume magistrale. C’était une après-midi à n’avoir pour seule ambition que d’épouser l’ombre des sycomores. Une après-midi de douceur accidentelle. En Égypte dans les années 80, un jeune homme suit naturellement les traces de son père et devient médecin. À la mort de celui-ci, il en reprend le cabinet tout en exerçant également dans un dispensaire d’un quartier défavorisé. C’est là qu’il fera une rencontre qui bouleversera sa vie ainsi que celle de sa famille. Un roman écrit au « tu » qui maintient longtemps le mystère sur l’identité du narrateur.