Il était une fois des villages autonomes (suite) - Septembre
par Journal L'Attisée le 2024-09-18
PAR SYLVAIN LORD
Louis-Georges Blais
Louis-Georges est né le 12 juin 1818 à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud; il est le fils de Michel-Pierre et de Marie-Françoise Dupuis dit Couillard. Le 16 mai 1845 à L’Islet, il épouse Cléophée Varin (1815-1890), fille de Benjamin et de Julie Leroux; cette dernière est originaire de Les Cèdres et est institutrice. Louis-Georges réside encore dans sa paroisse natale en 1842 et il s’implante à Saint-Jean-Port-Joli peu avant son mariage alors qu’il déclare être marchand. Il exploite un magasin général situé dans les environs du 8, de Gaspé Ouest. Il est impliqué dans son milieu comme marguillier 2 et membre de l’Institut littéraire 3 . Vers 1895, il fait construire un kiosque au-dessus du Christ en croix afin de le préserver de la pluie 4. On retrouve son nom dans quelques coupures de presse et dans quelques contrats notariés et notamment ceux avec son neveu Alexis Blais de Saint-Aubert. Il cesse d’exploiter son magasin entre 1871 et 1881 5; il est cité comme rentier lors du recensement de cette dernière année. Le couple Blais-Varin n’a pas eu d’enfant. Il passe le reste de sa vie à Saint-Jean-Port-Joli où il s’éteint le 14 juillet 1913.
Auberge et magasin Joseph Burke
Joseph Walter Burke, fils d’Hulie et d’Eliza Nelion, s’établit à l’ouest de la rivière Trois-Saumons en 1846. Il serait originaire du comté de Galway en Irlande selon le journal La Justice 6 mais il se déclare de Liverpool en Angleterre à son mariage avec Mary Comeford (1818-1858), fille de George et de Jane (?), à L’Islet le 18 janvier 1847. Le couple fait baptiser une fille prénommée Marguerite à Saint-Jean-Port-Joli le 5 mars 1846 où le père se déclare commerçant de bois. L’acte de naissance précise que le couple est légitimement marié alors que le mariage l’année suivante ne fait pas mention d’une réhabilitation comme on aurait pu s’y attendre. Six enfants s’ajoutent à la famille; ils sont baptisés à L’Islet, Québec et Saint-Jean-Port-Joli. Joseph est déclaré aubergiste dans tous ces actes. Il épouse en secondes noces Ann Phelen (alias Thellend), fille de Morgan et de Mary Lee, à L’Islet le 3 mars 1859. Un enfant s’ajoute à la famille suite à cette nouvelle union où le père se déclare à nouveau commerçant. Les demandes de permis de commerce de Joseph se poursuivent jusqu’en 1873 7. Il est maire de la municipalité en 1878 8. Au recensement de 1881, il est cité comme ancien marchand; ses fils Honoré et William l’ont remplacé 9. La famille quitte Saint-Jean-Port-Joli pour le Manitoba peu de temps après le recensement. Joseph est décédé à Winnipeg le 16 juillet 1902 à l’âge de 78 ans.
Le troisième fils (1852-1919) de Joseph, prénommé du même nom que son père, a étudié aux collèges de La Pocatière et de Montmagny puis à l’Université McGill en génie civil où il a obtenu son diplôme d’arpenteur en 1874. Il est directeur du cadastre du comté de Richelieu de 1877 à 1879 puis va s’installer à Winnipeg en 1880 où il est responsable de subdiviser les cantons pendant trois ans. Il entre en politique en 1886 puis est nommé secrétaire provincial du Manitoba en décembre 1887 10. Il vient épouser Lucie Dion, fille du docteur François-Xavier Napoléon et de Virginie Martin, à L’Islet le 17 janvier 1903. Il est décédé le 19 février 1919 à Los Angeles (CA).
Magasin Gilbert Caron
Né le 12 novembre 1874, Gilbert Caron est le fils de Flavien et de Célanire Caron. Il épouse en premières noces Odina Litalien, fille de François et d’Olympe Gaudreau, à Saint-Pamphile le 17 janvier 1911 et en secondes noces Adélaïde Thiboutot, fille de Clovis et de Victoria Litalien, à Saint-Pamphile le 28 février 1926. Il débute ses activités de commerce avant 1901 alors que le recensement de cette année-là le déclare marchand général 11. Il déclare faillite en 1933 et ses biens sont vendus par encan à la porte de l’église paroissiale le 2 mars 12. Il est décédé le 16 décembre 1942 à Québec et a été inhumé le 19 à Saint-Jean-Port-Joli.
Arthur Kirouac s’installe dans l’ancien magasin en 1935 et achète ses marchandises de David Morin 13. M. Kirouac ne reste pas en affaires très longtemps et cède son commerce à Alexis Poitras (1892-1968). Ce dernier fait faillite en 1941 et ses biens sont vendus par encan 14. Jean-Berchmans Ouellet (1917-2010) s’installe dans l’édifice en 1943 et débute son commerce de malles et valises sous la raison sociale Ouellet et Cie. Le commerce est en activité pendant plus d’une trentaine d’années puis le bâtiment est converti en maison privée.
Magasin général Émile Cloutier
Émile Cloutier (1879-1955), fils de Zoël et de Virginie Caron, épouse en premières noces Anna-Éliza Caron (1877-1916), fille de Germain et de Gaudélie Babin, à Saint-Jean-Port-Joli le 10 avril 1899, en secondes Céline Hamel (1878-1940), fille de Pierre-Narcisse et de Marie Drolet, à Notre-Dame-de-la-Victoire de Lévis le 29 septembre 1919 16, en troisièmes noces Anna Fontaine (1878-1942), fille d’Hector et de Cécile Cantin, à Saint-Vincent-de-Paul de Québec le 6 novembre 1940 et en quatrièmes noces à Marie-Anna Mercier (1883-1951), fille de Samuel et de Philomène Ouellet, à Saint-Esprit de Québec le 10 février 1945. Émile est décédé à Québec le 12 décembre 1955 et a été inhumé au cimetière de Saint-Jean-Port-Joli 17.
Émile est propriétaire d’un important magasin général aux Trois-Saumons aux limites de Saint-Jean-Port-Joli à partir d’environ 1907. Il est très impliqué dans le développement du lac Trois-Saumons au début du vingtième siècle. Il déménage à Québec après le décès de sa troisième épouse et vend son magasin 18. Le 1er octobre 1946, son ancien commerce, alors occupé par Paul Létourneau, est complètement détruit par un incendie.19
Notes:
1) Image: Magasin d'Émile Cloutier vers 1910. Comité du tricentenaire de St-Jean-Port-Joli, St-Jean-Port-Joli 1677-1977, Imprimerie Fortin, La Pocatière, 1977, p. 138.
2) J. Arthur Duval, Mémoire de Saint-Jean-Port-Joli, Musée de la mémoire vivante, 2012, p. 23.
3) J. Arthur Duval, op. cit., p. 215.
4) J. Arthur Duval, op. cit., p. 385.
5) BAC, Recensement de St-Jean-Port-Joli de 1881.
6) « Le personnel du nouveau ministre », La Justice, vol 2, no 291, Québec, 29 décembre 1887, p. 3. Tous les recensements consultés le déclarent d’origine irlandaise.
7) « État des licences », Le Courrier du Canada, 17e année, no 54, Québec, 13 juin 1873, p. 3.
8) « Municipalité de la paroisse St-Jean-Port-Joli », L’Évènement, 11e année, no 242, Québec, 7 mars 1878, p. 2.
9) BAC, Recensement de St-Jean-Port-Joli de 1881, district no 43, sous-district no 1, lignes 17-24, p. 18.
10) Manitoba Historical Society, Memorable Manitobans- Joseph Burke 1852-1919, informations tirées du site Internet : www.mhs.mb.ca/docs/people/burke_j.shtml le 11 mars 2023.
11) BAC, Recensement de St-Jean-Port-Joli de 1901, district 165, ligne 32.
12) « Vente à l’encan », Gazette officielle du Québec, vol 65, no 6, Québec, 11 février 1933, p. 849.
13) « St-Jean-Port-Joli - Transactions », L’Action catholique, 28e année, no 8792, Québec, 17 juin 1935, p. 2.
14) « La loi de faillite – Vente à l’encan », Le Soleil, 60e année, no 16, Québec, 17 janvier 1941, p. 10.
16) Registre de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Victoire de Lévis, 29 septembre 1919. Émile est cité comme négociant des Trois-Saumons dans l’acte de mariage.
17) Société de généalogie de Québec, Base de données BMS2000.
18) « Trois-Saumons », Le Soleil, 60e année, no 148, Québec, 23 juin 1941, p. 5.
19) « Trois-Saumons - Incendie », Le Peuple, vol 45, no 9, Montmagny, 11 octobre 1946, p. 3.