Menu principal

Mille feuilles Deux fois trois (deux thèmes, trois titres chacun)
par Journal L'Attisée le 2024-10-11

PAR RACHEL GROU

Tout d’abord, chez les Autochtones
Nirliit (2015) de Juliana Léveillé-Trudel. L’autrice nous livre ici son amour pour la toundra, le Grand Nord et ses habitants. Travaillant auprès d’enfants lors de ses séjours fréquents au Nunavik, elle tisse des liens et apprend à connaître les gens du lieu. Elle essaie de faire fi des préjugés, afin de comprendre les habitants. Quand le brouillard recouvre les maisons et que les avions n’atterrissent plus pendant des jours, le reste du monde n’existe pas et il n’y a que nous, ici, seuls.

Qimmik (2023) de Michel Jean. Dans ce roman, deux histoires en parallèle. D’une part, on suit un jeune couple d’Inuuk (On dit « un Inuk », deux Inuuk ». « Inuit » est le pluriel pour trois et plus. Sans s.) au temps où les chiens de traîneau tenaient un rôle important. On y voit s’approcher insidieusement les grands bouleversements venus du Sud. D’autre part, on observe, de nos jours, une jeune avocate appelée à défendre un Inuk accusé des meurtres d’anciens policiers. Le défi est grand, d’autant plus que l’homme se mure dans un silence difficile à percer. Une histoire bien ficelée.*

Pissim Napeu (2023) de Georges Pisimopeo. L’auteur nous offre des réflexions basées sur des souvenirs d’enfance. C’est l’aurore, la pénombre règne dans notre cabane en rondins. Alcool, traumatismes les peuplent, mais aussi la tendresse pour une mère qui a composé avec une réalité semée d’embûches. Espoir et lumière sont également présents pour l’homme qu’il est devenu qui met son vécu au service de détenus auprès desquels il travaille.

Dans le monde de l’art
Les yeux de Mona (2024) de Thomas Schlesser. Mona a 10 ans, risque de perdre la vue. Inquiet, son grand-père l’initie aux beautés de l’art afin d’imprégner en elle des souvenirs marquants. Chaque semaine il lui présente, au musée, une œuvre qu’il décortique pour elle. Une histoire d’amour et de confiance entre la petite et l’aïeul. (…) par une sorte de courbe existentielle, les aînés reviennent, du haut de leur vieil âge, aux sentiments de leur prime jeunesse et saisissent, mieux que quiconque, le printemps de la vie. Une belle initiation à l’art accompagnée des illustrations des œuvres. C’est l’aspect que j’ai le plus apprécié, puisque l’histoire est truffée d’invraisemblances. *

Veiller sur elle (Goncourt 2023) de Jean-Baptiste Andrea. Une amitié aussi improbable qu’indéfectible et tumultueuse entre Mimo, jeune sculpteur de génie au physique ingrat et Viola, fille de la riche famille Orsini qui règne sur le village de Pietra d’Alba. Une traversée du XXe siècle qui nous transporte en Italie, entre autres à Rome et Florence. La ville était enjôleuse, faussement timide. Rivalités de familles, désir d’émancipation ou de pouvoir, noirceur des années Mussolini se côtoient dans les souvenirs d’un Mimo en fin de vie. *

La jeune fille à la perle (1999) de Tracy Chevalier. L’autrice imagine la genèse du célèbre tableau dans cette histoire évidemment campée dans la ville de Delft au XVIIe siècle. Un roman d’atmosphère, tout en nuances, comme la relation entre le peintre et son modèle L’homme m’observait de ses yeux gris comme la mer.

*Bibliothèque Charles-E.-Harpe, collection locale.



Espace publicitaire