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Il était une fois des villages autonomes (suite) - Janvier
par Journal L'Attisée le 2025-01-22

   Par Sylvain Lord

   /   Pièces et accessoires Saint-Jean
Paul-Eugène Gauvin (1926-2020) ouvre une quincaillerie à Saint-Jean en 1969. On la retrouvera successivement sous les bannières : Port-Joli autos, Handy Andy, Marchands Unis, Unitotal, Pro Rénovation et Home Hardware. Ses fils y ont œuvré de nombreuses années dont Jean-Yves pendant 51 ans. La quincaillerie a fermé définitivement ses portes le 12 décembre 2020 et c’est le magasin Korvette (anciennement Vartech) qui a pris les locaux (1).

Magasin J.-Antonio St-Pierre

Joseph Antonio St-Pierre est né le 19 mars 1899; il est le fils de Chrysostôme et d’Emma Thériault. Le 30 juin 1925 à Saint-Vincent-Ferrier de Montréal, il épouse Jeannette Malo fille d’Appolinaire et de Marie Déom. Il décède le 8 mars 1984 et ses funérailles sont célébrées à Saint-Jean-Port-Joli le 10 suivant (2). Le 8 mai 1935, il achète un immeuble d’Emma Paradis qu'il vend à la suite de la faillite de Napoléon Morin enregistrée 21 décembre 1928 (3). M. St-Pierre est marchand de vêtements pour dames et hommes à cette époque; son nouvel emplacement est situé au 43, avenue de Gaspé Est. Outre ce commerce, il possède quelques terrains et immeubles attenants dont il fait la location (ex : location à la Banque Provinciale du Canada en 1956 (4)). Le 10 mars 1959, M. St-Pierre est retraité et il vend le commerce à son fils René (5). Ce dernier revend à Claude Côté en 1985 (6).

Studio du Port-Joly


Alphonse Toussaint (7) est né le 22 septembre 1918 à Saint-Jean-Port-Joli; il est le fils d’Odilon et de Marie-Alice Bourgault. En 1934, il débute une carrière de sculpteur sur bois dans sa chambre puis à l’atelier de son oncle et voisin Médard Bourgault. La photographie le passionne également et en 1938, il achète son premier appareil-photo, se fabrique un agrandisseur et aménage une chambre noire dans sa chambre chez ses parents. La nouvelle se répand vite et il a beaucoup de travail en photo de 1939 à 1942, comme en témoignent ses calepins de ventes : développement de films d’abord pour son entourage puis pour une clientèle plus élargie, photographie de paysages, d’événements, portrait, un peu de cartes postales et quelques mariages. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il suit un cours de photographie par correspondance.

En 1946, trois ans après son mariage, il se fait construire un studio de photographie près de sa résidence, incluant un petit magasin et une chambre noire au sous-sol; c’est le Studio du Port-Joly (218, avenue de Gaspé Ouest). Il fabrique lui-même plusieurs pièces d’équipements. Ses activités sont le portrait, les mariages, la couverture d’événements, photos commerciales, industrielles, scolaires, cartes postales; aussi la vente d’équipements photographiques, le développement de films et les encadrements. Les semaines sont très longues et l’été est une saison fort occupée avec les touristes et les mariages qui se terminent tard le samedi. Des gens se présentent souvent le dimanche après la messe, sans rendez-vous, pour du portrait ou d’autres services. De 1948 à 1958, un employé est engagé pendant l’été; par la suite, ce sont ses enfants qui l’aideront.

Monsieur Toussaint n’hésitera pas à fermer son studio de la mi-mars à la fin d’avril pour s’oxygéner en exploitant son érablière. De plus, il a une autre passion qui l’emportera quasiment sur son commerce; il aime bien naviguer et se construit une première chaloupe en 1955. Souvent le matin quand le fleuve est calme, il part très tôt pour une balade après avoir laissé une note dans la porte de son studio indiquant qu’il sera de retour sous peu; il va souvent visiter son oncle, Antonio Bourgault, gardien au phare du Pilier-de-Pierre. Il se construit un autre bateau plus spacieux en 1959, ce qui lui permettra d’allonger ses voyages. Il a cessé ses activités en photo en 1975 et est décédé le 16 avril 2008. Plus de 5335 de ses photographies sont conservées par Bibliothèque et Archives Nationales du Québec depuis 2018 (8).

En juin 1975, monsieur Toussaint vend son studio à son fils Conrad, lequel travaillait déjà avec lui depuis 10 ans. Ce dernier modifie complètement le bâtiment et l’agrandit en 1981; une inondation survenue plus tôt en hiver avait forcé un peu les travaux. Conrad peut compter sur l’aide d’un employé externe ou d’un membre de sa famille dans les périodes achalandées. Il vend à Éric Boissinot à la fin 2003 et ce dernier continue les activités sur place jusqu’en 2007. Le bâtiment est ensuite vendu à Arpentage Côte-Sud et le studio est déplacé dans la maison de Joseph Gagnon (115, de Gaspé Ouest) jusqu’à sa fermeture définitive vers 2009.

Vivoir moderne

Vivoir moderne, années '40 (10)

Le Vivoir Moderne est construit en 1945 sur le bout du chemin du Roy Est par Jean-Albert Morin (1917-1964); c’est un magasin de meubles, d’appareils életriques et d’électroménagers. Le père de monsieur Morin (Octave, 1882-1920) avait été commerçant de bois à Saint-Jean-Port-Joli et son grand-père (Albert, 1851-1935) avait été marchand dans la municipalité pendant 40 ans. Monsieur Morin avait été commis dans une banque (Québec et Trois-Rivières) avant d’ouvrir son propre commerce (9). Au début des années 1960, le magasin se paie une grande campagne de publicité dans le journal Le Soleil où son nom apparaît régulièrement. Monsieur Morin décède en 1964 sans pouvoir compléter l’agrandissement qu’il avait projeté. Le magasin cesse ses opérations vers 1980 et deux fleuristes se succèdent dans le bâtiment jusqu’en 2014. L’édifice inoccupé est démoli en 2018. Un nouvel immeuble est reconstruit entre novembre 2018 et mars 2019. Il est inauguré en juin 2019 et, accueille des ateliers et des boutiques dédiés aux métiers d’arts. 

Marchands itinérants
Plusieurs marchands itinérants sillonnaient Saint-Jean-Port-Joli et les paroisses environnantes; pour 1937, nous avons le portrait suivant (11) :

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Notes:
1) José Soucy, La quincaillerie Pièces et Accessoires St-Jean ferme ses portes, CMATV, 17 décembre 2020, informations tirées du site Internet : https://cmatv.ca/la-quincaillerie-pieces-et-accessoires-st-jean-ferme-ses-portes-2020-12-17/ le 4 janvier 2023.
2) Société de généalogie de Québec, Base de données BMS 2000.
3) Greffe de Me Germain Arthur Paradis, Vente d’Emma Paradis à J.-Antonio St-Pierre, lot 162, 8 mai 1935, no enregistrement 55?781.
4) Registre foncier du Québec, Bail entre J.-A. St-Pierre et la Banque Provinciale du Canada, 24 avril 1956, no enregistrement 75 1447.
5) Greffe de Me Louis Pelletier, Vente de J.-Antonio St-Pierre à René St-Pierre, lot 162, minutes 21?266, 10 mars 1959, no enregistrement 78?459.
6) Registre foncier du Québec, Vente de René St-Pierre à Claude Côté, lot 162, 4 juin 1985, no enregistrement 127?367.
7) Sauf mention spécifique, toutes les informations de cette section ont été fournies par Conrad Toussaint en entrevue téléphonique le 23 mars 2023.
8) BANQ, informations tirées du site Internet : https://advitam.banq.qc.ca/notice/366025 le 20 novembre 2022.
9) « Le Vivoir Moderne », La Patrie, 69e année, no 33, Montréal, 6 avril 1947, p. 86.
10) Le Vivoir, L’histoire du Vivoir, informations tirées du site Internet : https://levivoir.com/lhistoire-du-vivoir le 3 janvier 2023.
11) Ministère des Affaires Municipales, de l’Industrie et du Commerce de la Province de Québec, Inventaire des ressources naturelles et industrielles 1938 – Comté municipal de L’Islet, Québec, 1938, p. 67-68.




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