Par Rachel Grou

    On connaît Rebecca Makonnen, bien présente dans l’univers culturel de nos médias. Son récit Dans mon sang (2024) nous plonge au cœur de sa quête au sujet de ses origines. Aidée en cela par sa sœur Sophie qui est l’unique gardienne de la mémoire familiale, elle explore les méandres de sa naissance, de son enfance, de la vie de ses parents. Au cœur de ses interrogations : la force des liens du sang. Une enquête, un voyage dans le temps qui nous tiennent en haleine. *

L’autofiction de Virginia Tangvald, Les enfants du large (2024) est elle aussi une intense quête familiale pour arriver à se comprendre elle-même si elle parvenait à comprendre son père, son frère. Tangvald est née sur un bateau en pleine mer et celle-ci est omniprésente dans les pages de cette odyssée peuplée de disparitions tragiques. Je vivrais longtemps comme ça, avec eux, parmi les fantômes. Tellement longtemps et tellement fort que je suis peut-être devenue moi-même fantôme. *

Une histoire de voile plus heureuse que la précédente, Avec les fées (2024) de Sylvain Tesson, nous fait voyager en mode poésie. L’été commençait quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. À bord d’un voilier, en compagnie de deux amis, Tesson entreprend un périple le long des côtes des îles britanniques. Il s’y fait parfois déposer pour parcourir certains lieux à vélo, pour nourrir sa plume de la beauté des lieux, mais aussi de rencontres inopinées. Un pur délice.

De retour au Japon où elle a passé une bonne partie de sa jeunesse, Amélie Nothomb, dans l’Impossible retour (2024), retrouve de familières sensations tandis que certains souvenirs lui échappent. Si je vis encore longtemps, n’excluons pas qu’un jour je revienne à Nara, ajoutant au vol-au-vent de ma nostalgie un feuilletage supplémentaire. Accompagnée d’une amie pour qui il s’agit d’une première présence au Japon, l’autrice nous offre un beau voyage au cœur à la fois des souvenirs et du dépaysement.

* bibliothèque Charles-E.-Harpe, collection locale