PAR WILSON THIBAULT

C’est sous le signe de la continuité que le commerce Tibo Bicyk traverse son centenaire. Gilbert, issu d’une quatrième génération travaille au magasin depuis 25 ans.

Amédée, l’arrière-grand-père de Gilbert a réparé son premier vélo dans sa boutique de forge en 1924. C’était un homme aux talents multiples qui ajustait le pendule de l’horloge et travaillait comme charpentier (il a supervisé la reconstruction de sa grange incendiée en 1942).

Ensuite, Louis-Gérard, son fils, a obtenu l’agence C.C.M. en 1936. Dans le registre de cette première année que l’on conserve précieusement, un vélo 28 C.C.M. se vendait 36,00 $ et souvent jusqu’à 6 mois d’attente pour le paiement final.

Après la deuxième guerre en 1945, il y a eu un regain pour les Whizzers (vélo fonctionnant avec un moteur à gasoline) et grâce à cet essor, mon père a pu déménager et s’agrandir. Cependant, le vélo a beaucoup diminué dans les années 50 et 60 et Louis-Gérard a dû s’improviser serrurier, cordonnier, dépanneur ainsi que vente et service de tondeuse, tout en continuant dans le vélo pour subvenir aux besoins de sa famille.

En 1974, Raymonde, mon épouse, et moi, prenons la suite et deux ans plus tard, le commerce s’installe au 219, des Pionniers Est. C’est la vogue des 10 vitesses et des 20 pouces Mustang qui prend la relève, suivi du vélo de montagne. Suite à cet engouement, le commerce est agrandi à trois reprises.

En 2014, Gilbert, qui travaille au commerce depuis 15 ans, reprend le flambeau pour une 4e génération. Il s’ensuit deux agrandissements en 2015 et 2020. Contre toute attente, la pandémie amène une vague grandissante dans la pratique du vélo. Nous sommes à l’ère du vélo électrique qui apporte plaisir et facilité contre le vent et les côtes.

Donc, en un centenaire, on est passé résolument de l’acier au carbone vers un avenir qui s’annonce prometteur dans un domaine qui touche la santé et le respect de l’environnement.